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Clôtures israéliennes et palabres égyptiennes

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Clôtures israéliennes et palabres égyptiennes Empty Clôtures israéliennes et palabres égyptiennes

Message  09991 Mar 15 Jan - 19:55

Clôtures israéliennes et palabres égyptiennes




Clôtures israéliennes et palabres égyptiennes Cloture-dressee-a-la-frontiere-entre-le-liban-et-israel


Si la tendance se maintient, Israël deviendra, dans un avenir très proche, le seul territoire du monde totalement protégé par des barrières créées de main d’homme.

La première clôture édifiée par l’état hébreu est celle qui est communément appelée « mur de l’apartheid », mais baptisée « clôture de sécurité israélienne » pour faire « politically correct ». Longue de plus de 700 kilomètres, elle serpente à travers les terres afin de séparer physiquement les Palestiniens des Israéliens. On estime que seuls 20 % de cette clôture suivent le tracé de la Ligne verte, frontière entre la Palestine et l’état hébreu d’avant 1967. La construction de cet ouvrage ségrégationniste, estimée à plus de 2,5 millions d’euros le kilomètre, a permis à Israël de gruger inexorablement les terres palestiniennes au vu et au su de la communauté internationale. Ainsi, sous le prétexte sécuritaire, le « mur de l’apartheid » a favorisé l’annexion de nouveaux territoires en plus de compliquer considérablement la vie des Palestiniens.

Le 2 janvier dernier, Israël a achevé la construction du principal tronçon de la clôture qui longe, dans le Sinaï, sa frontière avec l’Égypte. Haute de cinq mètres et longue de 230 kilomètres, cette barrière est constituée d’une haie de barbelés, d’un chemin de sable et d’infrastructures de collecte d’informations très sophistiquées. Après l’achèvement de la section finale de 14 kilomètres prévue dans trois mois, la clôture s’étirera du port d’Eilat (sur la mer rouge) à la bande de Gaza.

Profitant de cet évènement pour faire campagne sur le thème sécuritaire, Netanyahou, le chef du gouvernement israélien, est allé sur place afin d’inaugurer l’ouvrage qui a nécessité 45 000 tonnes d’acier et près de 430 millions de dollars américains.

« Je pense que le succès nous encourage à entreprendre nos travaux sur les autres frontières. A l’avenir, nous fermerons toutes les frontières d’Israël » a-t-il déclaré [1].

Voilà donc, dans toute sa splendeur, le rêve de « Bibi » : entourer Israël et ses colonies de barbelés!

Et il œuvre d’arrache-pied pour sa concrétisation.

En effet, le 6 janvier 2013, il annonça la construction d’une barrière fortifiée sur le plateau du Golan d’une longueur de 70 kilomètres*, le long de la frontière israélo-syrienne. De même type que celle érigée dans le Sinaï, cette clôture est censée protéger l’état hébreu d’éventuelles incursions de groupes terroristes présents dans la région et impliqués dans le conflit syrien. Elle permet aussi (et surtout) d’assurer la quiétude des colons vivant dans les quelques dizaines de colonies implantées dans cette région syrienne et d’en parachever la judaïsation.

Afin d’exaucer le vœu de Netanyahou et, ainsi, enfermer l’état hébreu dans une « cage », il ne reste donc plus à Israël qu’à s’attaquer aux frontières syrienne et jordanienne.

C’est ce que le premier ministre israélien avait annoncé, dès le 1er janvier 2012. Le long de la frontière Ouest avec la Jordanie, un tronçon de 240 kilomètres (évalué à 360 millions de dollars américains) sera construit.

Dans un article fouillé sur la question, le « Monitoring Israeli Colonizing activities in the Palestinian West Bank and Gaza », projet financé par l’Union Européenne, a noté que : « La décision israélienne d’installer une clôture de sécurité le long de la frontière jordanienne contient une dimension plus grave encore que la dégradation des conditions de vie des Palestiniens. Le Jourdain est considéré comme frontière naturelle reconnue internationalement. La diplomatie des Murs israélienne vise en réalité à élargir le territoire israélien de la Mer Méditerranée à l’Ouest jusqu’aux rives du Jourdain à l’Est, négligeant ainsi le peuple palestinien et son droit à un État, dont la frontière jordanienne sera la principale porte d’entrée et de sortie vers le monde. Ainsi, la barrière de sécurité à la frontière jordanienne est le début du pire scénario envisageable : le déplacement forcé de tous les palestiniens vers la Jordanie, scénario considéré par certains groupes israéliens et leaders politiques comme plausibles, voyant en l’existence du peuple palestinien une menace continue à l’existence de l’État juif » [2].

Dans le nord, à la frontière israélo-libanaise, la construction d’un mur de deux kilomètres de long et de plusieurs mètres de haut a débuté le 30 avril 2012. Son utilité : séparer le la colonie israélienne de Metula du village libanais de Kafr-Kila [3].

De cette course hystérique à l’enfermement, l’analyste israélien Alex Fishman a tiré une cinglante conclusion : « Nous sommes devenus une nation qui s’emprisonne derrière des clôtures et qui se tapit, terrifiée, derrière des boucliers défensifs ». C’est devenu, ajoute-t-il, une « maladie mentale nationale » [4].

Alors qu’Israël construit des barrières de sécurité pour se « prémunir » de dangers provenant de son voisinage, le « printemps » arabe continue son œuvre dans les pays limitrophes.

Au sud, où la clôture est quasiment achevée, un gouvernement islamiste est aux rênes de l’Égypte avec, comme président, Mohamed Morsi. Membre de la confrérie des Frères musulmans et premier président civil de la république, Morsi a déjà défrayé la chronique par l’utilisation d’expressions un peu trop « affectueuses » lors d’une correspondance avec son homologue israélien, Shimon Peres [5]. Il faut reconnaître que le vocabulaire de Morsi a beaucoup changé envers les Israéliens depuis qu’un souffle printanier l’a conduit à la magistrature suprême. Ainsi, quelques mois à peine avant le début des révoltes qui ont mis fin au régime Moubarak, il appelait « à rompre toute relation avec cette entité criminelle (i.e. Israël) » et disait, entre autres, que « les juifs sont des suceurs de sang, des descendants des porcs et des singes » [6].

Et ce n’est pas tout. Une autre personnalité de la confrérie a déclenché une tempête médiatique en proposant aux juifs égyptiens qui ont fait leur « alya » de revenir s’installer en Égypte et de récupérer leurs biens [7]. Il s’agit de Essam El–Erian, vice-président du parti « Justice et Liberté » (vitrine politique des Frères musulmans) et conseiller du président Morsi.

Cette étrange sortie médiatique en a surpris plus d’un, surtout qu’elle est intervenue à peine cinq semaines après la fin de l’opération meurtrière « Pilier de défense » contre Gaza qui a fait, au moins, 163 morts et 1235 blessés palestiniens.

En plus de cela, El-Erian a accusé l’ancien président Nasser d’avoir expulsé les juifs d’Égypte. Cette animosité « frériste » contre Nasser n’est pas nouvelle et refait surface chaque fois que l’occasion se présente [8].

Mais cette accusation a été battue en brèche par Kamal El-Kadi qui a fait une analyse du star-system au temps du président Nasser. Il montra, après un survol historique de cette tumultueuse période, que de nombreuses célébrités juives égyptiennes (telle l’illustre Leïla Mourad) étaient adulées et respectées par le public et que Nasser avait attribué à certaines d’entre elles des médailles de mérite lors d’événements nationaux. Et de conclure : « Tous ces signes et ces preuves confirment que Nasser et son régime n’ont jamais été contre la communauté juive [égyptienne] et n’ont forcé personne à quitter l’Égypte pour des raisons religieuse ou ethnique » [9].

La présidence de la république ne tarda pas à se dissocier des propos de Essam El-Erian en déclarant « qu’il ne s’exprimait qu’en son nom bien qu’il fasse partie des conseillers du président Mohamed Morsi » (sic) [10].

Mais, en Égypte, il n’y a pas que les islamistes qui font les yeux doux par delà le Sinaï et les clôtures électrifiées hautes de cinq mètres. Maikel Nabil, un cyberactiviste égyptien pro-démocratie d’origine copte, s’est rendu en Israël en décembre 2012. Financé par U.N. Watch, un organisme affilié au Congrès juif américain, son voyage fut très médiatisé par la presse israélienne qui le qualifia de « héros » de la révolution égyptienne.

Maikel Nabil s’est rendu célèbre par son incarcération par les autorités militaires et ce, en avril 2011, c’est-à-dire après la chute de Moubarak. Condamné à trois ans de prison pour avoir insulté les militaires sur son blog, il fut libéré après dix mois d’emprisonnement. Cette réduction de peine est due à une mobilisation internationale de la blogosphère et à une mesure de grâce accordée à l’occasion du 1er anniversaire de la révolte en Égypte

En Israël, le programme de sa visite comportait la tenue de plusieurs conférences. Lors d’une d’entre elles, à l’université Hébraïque de Jérusalem, il fut chahuté par des étudiants palestiniens [11].

Il faut dire que ce dissident a attiré l’attention dès le début par ses positions politiques très singulières. Bien que d’origine copte, il se dit athée, laïque et pro-israélien. Quelques jours avant la chute de Moubarak, il avait posté une vidéo dans laquelle il demandait à Israël de se solidariser avec la « révolution » égyptienne, mentionnant que « Moubarak n’a jamais été un ami d’Israël » et que « la démocratie et les droits de l’homme sont des valeurs israéliennes » [12].

Pour justifier son voyage en Israël, Maikel Nabil écrivit dans le Times Of Israel: « Après des années à appeler à la paix, j’ai réalisé que la pratique de la paix est plus importante que d’en parler. Ma visite est un message de la communauté de paix égyptienne pour dire que nous avons assez de la violence et de la confrontation et nous voulons que cela finisse. Nous voulons vivre ensemble en tant qu’êtres humains, sans violence, racisme ou murs » [13].

Il ne pouvait si bien dire. Pendant que lui et Essam El-Erian continuent de palabrer sur le retour des juifs égyptiens et les vertus de la démocratie israélienne, l’état hébreu continue l’édification minutieuse de murs sophistiqués qui l’isolent du monde arabe et qui lui permettent d’annexer de plus en plus de terres.

Ces terres qui recouvrent des corps palestiniens encore tous chauds. Ces terres imbibées du sang palestinien qui n’a pas encore eu le temps nécessaire pour sécher.



Ahmed Bensaada

Montréal, le 13 janvier 2013

http://www.ahmedbensaada.com/

http://www.mondialisation.ca/clotures-israeliennes-et-palabres-egyptiennes/5318982

A Bientôt

Cet article a été publié le 15 janvier 2013 par le quotidien algérien Reporters


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