Detroit l'industrieuse se déclare en faillite
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Detroit l'industrieuse se déclare en faillite
Detroit l'industrieuse se déclare en faillite
Devant le siège de General Motors à Detroit, le 11 janvier 2013. (© Rebecca Cook / Reuters)
La ville américaine, qui fut le joyau de l'ère industrielle, a perdu la moitié de sa population en 60 ans.
Etendard de l’automobile triomphante au début du XXe siècle, Detroit est devenue jeudi la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite, dernier acte en date de la lente agonie de «Motor City».
«Je prends cette décision difficile afin que les habitants de Detroit aient accès aux services publics les plus élémentaires et pour que Detroit reparte sur de solides bases financières qui lui permettront de croître à l’avenir», a expliqué Rick Snyder, le gouverneur de l’Etat du Michigan, dans un communiqué.
avait-il au préalable écrit dans une lettre qui accompagnait l’acte déposé au tribunal. La dette accumulée par Detroit est vertigineuse: 18,5 milliards de dollars.«La mise en faillite est l’unique solution qui permettra à Detroit de redevenir stable et viable»,
Le gouverneur a ajouté vendredi, lors d’une conférence de presse, que la décision prise la veille de déclarer Detroit en faillite était «l’occasion de mettre fin à 60 ans de déclin».
Acculée, la municipalité avait prévenu le mois dernier qu’elle serait obligée de faire défaut sur une partie de cette somme. En sautant le pas, Detroit devient la plus grande ville du pays à se mettre en faillite. Sollicitée par l’AFP, Amy Brundage, une porte-parole de la Maison Blanche, a assuré que le président Obama et les membres de son équipe rapprochée «continuent à surveiller de près la situation à Detroit».«Nous voulons rassurer les citoyens de Detroit : tout va continuer à fonctionner normalement», a-t-il lancé. «Le moment est venu de remettre Detroit sur les rails», a-t-il ajouté. «Réglons le problème de la dette. Réglons le problème des services publics». «Aujourd’hui, nous avons l’occasion de mettre fin à 60 ans de déclin. Nous allons revenir avec une ville plus forte et meilleure», a-t-il insisté.
«Si les dirigeants sur le terrain au Michigan et les créanciers de la ville savent qu’ils doivent trouver une solution aux graves difficultés financières de Detroit, nous sommes engagés à poursuivre notre partenariat robuste avec Detroit au moment où elle oeuvre à reprendre le dessus, se revitaliser et maintenir son rang parmi les villes américaines de premier plan», a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Pour sortir de l’ornière, Rick Snyder avait mandaté un expert, Kevyn Orr qui, de façon assez sobre, avait résumé les causes de cette crise en quelques points:
«une mauvaise gestion financière, une population en baisse, une érosion de la base fiscale pendant ces 45 dernières années»
Berceau des «Big Three»
Echaudés par le projet de M. Orr qui prévoyait de négocier avec les créanciers de la ville, des fonds de retraite auxquels Detroit devait 9 milliards de dollars ont lancé une procédure judiciaire pour empêcher toute coupe dans les retraites de leurs souscripteurs. Mais la mise en faillite met la procédure entre parenthèses. Prochaine étape: un juge devra désormais dire si Detroit peut se placer sous la protection de la loi sur les faillites qui lui permet de renégocier sa dette. «Le plus gros défi est qu’il n’y a pas eu énormément de faillites de municipalités dans l’histoire (...), on a donc peu d’expérience en la matière», a prévenu Douglas Bernstein, un avocat spécialisé dans les faillites, interrogé par l’AFP.
Mais au-delà des aspects strictement juridiques et financiers de l’affaire, la faillite de Detroit reflète la chute de l’automobile, un pan entier de l’industrie américaine qui avait connu son essor au début du siècle dernier. Berceau des «Big Three» (Ford, Chrysler, General Motors), la ville a lié son destin à celui de la voiture, à tel point que des groupes de rock comme le MC5 («Motor City 5») ou une maison de disques, à l’instar de Motown (pour «Motor Town»), s’en sont inspirés à l’heure de se trouver un nom. Mais le lent déclin économique et financier de Detroit est allé de paire avec une déchéance sociale qui s’illustre dans l’exode de ses habitants -- Detroit a perdu la moitié de sa population en 60 ans -- et l’absence criante de services publics.
La municipalité n’est pas en mesure d’assurer l’éclairage public dans certains quartiers. Le taux de criminalité n’a jamais été aussi élevé en 40 ans et la police met en moyenne 58 minutes pour arriver lorsqu’elle est appelée, contre 11 minutes dans le reste des Etats-Unis.
http://www.liberation.fr/monde/2013/07/18/detroit-se-declare-en-faillite_919364
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Re: Detroit l'industrieuse se déclare en faillite
Detroit autorisée à se placer en faillite
Detroit, qui cumule près de 18 milliards de dollars de dette, est officiellement devenue, mardi, la plus grande ville américaine en faillite. | REUTERS/Joshua Lott
Detroit est officiellement devenue, mardi 3 décembre, la plus grande ville américaine en faillite. Le juge Steven Rhodes a déclaré que la municipalité répondait aux critères juridiques pour se placer sous la protection du chapitre 9 de la loi américaine sur les faillites. Cette décision met fin à plus de quatre mois d'incertitudes durant lesquels créanciers et débiteurs se sont affrontés pour savoir comment réduire les 18 milliards de dollars de dettes cumulées par la ville.
« Le tribunal constate que Detroit était et est insolvable », a déclaré le juge Rhodes durant une audience qui a duré plus d'une heure trente devant un tribunal bondé. Le jugement, long de 140 pages, constitue l'épilogue d'un procès qui s'est terminé le 8 novembre.
Pendant 9 jours, syndicats et associations de retraités ont tenté de convaincre la justice que Kevyn Orr, l'administrateur public nommé par le gouverneur républicain du Michigan, Rick Snyder, n'avait pas négocié de bonne foi avec les créanciers de la ville et quil était possible déviter que celle-ci se place sous le régime des faillites.
« PLAN D'AJUSTEMENT »
L'enjeu : éviter que la restructuration de la dette aboutisse à rogner le versement des pensions. Mais le juge a tranché en leur défaveur. L'ouverture de la procédure de faillite va permettre de suspendre le remboursement de la dette afin de la restructurer.
Les avocats du cabinet Jones Day, qui représente la ville au tribunal des faillites, devraient dévoiler dici la fin de lannée le « plan d'ajustement » qu'il compte mettre en oeuvre. Ce plan pourrait comprendre plusieurs volets. Notamment le fait que certains créanciers devront renoncer à une partie des remboursements qui leur sont dus.
Cest le cas notamment des fonds de retraite auxquels la ville doit 9,2 milliards de dollars. Le plan devrait également prévoir la vente de la société qui gère la distribution deau de la ville, ainsi que les prestigieuses collections du Detroit Institute of Arts.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/12/03/detroit-autorisee-a-se-placer-en-faillite_3524805_3222.html
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Re: Detroit l'industrieuse se déclare en faillite
Etats-Unis: la décision sur la faillite de Detroit ouvre la voie à une attaque nationale contre les retraites
Le juge du tribunal de commerce fédéral Steven Rhodes a donné le feu vert mardi à la ville de Detroit pour le lancement de la plus importante procédure de faillite municipale de toute l’histoire américaine.
Dans sa décision en faveur de la demande déposée par le liquidateur judiciaire Kevyn Orr, Rhodes a explicitement validé la destruction des pensions des 23.500 employés municipaux en retraite, écartant les interdictions de ce type de coupes qui figurent dans la constitution du Michigan. Durant le prononcé de sa décision, qui a duré 90 minutes, Rhodes a fourni un cadre pseudo-légal pour l’attaque à échelle nationale contre les retraites de millions de pompiers, d’enseignants, de travailleurs des transports, et autres employés du secteur public.
Rhodes a conçu sa décision pour qu’elle établisse un précédent pour les gouvernements des villes et des Etats fédérés dans tout le pays afin qu’ils puissent mener des conspirations similaires à celle de Detroit contre la classe ouvrière, se servant des tribunaux de commerce fédéraux pour écarter les dispositions des Etats et des autorités locales, et ainsi priver les travailleurs des droits à la retraite gagnés au cours de leurs années de service public.
Ce n’est pas par hasard que quelques heures seulement après le prononcé de la décision, les deux chambres du parlement de l’Illinois ont voté une « réforme » des retraites qui retire des milliers de dollars de revenus aux employés de l’Etat de l’Illinois.
La décision de Rhodes marque un tournant dans les relations de classe aux Etats-Unis qui est comparable à ce qu’avait fait le président Ronald Reagan en licenciant les contrôleurs aériens de PATCO en grève en 1981. Cette action avait donné le signal d’une attaque soutenue par le gouvernement contre les syndicats durant laquelle les méthodes des briseurs de grèves des premières décennies du 20e siècle ont été ressuscitées pour imposer des licenciements massifs et des coupes brutales dans les salaires et les aides sociales. Avec la collaboration de la direction syndicale, les luttes des travailleurs contre ces concessions ont été isolées et vaincues, ouvrant la voie à un assaut contre le niveau de vie de la classe ouvrière qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui et qui s’est intensifié avec le crash de Wall Street de 2008.
La décision de Rhodes indique une nouvelle étape de l’offensive de la classe dirigeante, où les retraites, l’assurance-maladie, ainsi que les normes de sécurité et de santé, en bref, toutes les limites à l’exploitation de la classe ouvrière, seront éliminées. Cette attaque à échelle nationale a le soutien explicite du gouvernement Obama, qui a déposé une contribution au procès en faveur de la procédure de faillite.
Dans les années 1980 et 1990, les tribunaux de commerce avaient été utilisés pour détruire les retraites des travailleurs de l’acier, des compagnies aériennes et d’autres industries. Elles sont maintenant utilisées pour détruire les droits des travailleurs des services publics, dont 78 pour cent ont encore une retraite.
Cette procédure de faillite va aider Orr, homme de confiance des banques et qui n’a pas été élu, à vendre les biens de la ville, privatiser les services, et réorganiser la ville dans l’intérêt de l’élite patronale et financière. Toute l’opération vise à maximiser la quantité que les banques, les assureurs des emprunts et les autres institutions financières vont extraire du pillage de la ville et des ouvriers qui vivent là.
Après cette décision, Orr a déclaré aux journalistes que « certaines décisions très dures concernant les retraites » feront partie du plan de redressement qu’il va publier début janvier. Il a ajouté que la société de vente aux enchères Christie’s aura terminé son évaluation des « près de 500 œuvres d’art de plus grande valeur » du Detroit Institute of Arts dans les deux semaines à venir. Il a répété son intention de « monétiser » (c-à-d, vendre) cette collection publique d’oeuvres d’art « d’une manière ou d’une autre. »
Le grand mensonge de Rhodes, répété par Orr, les politiciens démocrates comme républicains ainsi que les médias locaux et nationaux, est que la procédure de faillite est menée dans l’intérêt des gens de Detroit. Ce serait le « dernier recours » pour garantir des services publics de base à la population.
En réalité, les responsables du déclin de Detroit et d’autres villes industrielles du pays, à savoir les géants de l’automobile, les banques et leurs serviteurs politiques dans les deux grands partis, se servent de la crise causée par les fermetures d’usines, les licenciements massifs et les coupes budgétaires comme d’un prétexte pour voler des milliards de dollars aux travailleurs qui ne sont en aucune manière responsables de ce qui s’est passé.
Dans sa décision, le juge n’a pas tenté d’expliquer comment l’abandon des retraites, le fait de plonger des dizaines de milliers d’habitants dans la misère, ou la privatisation des services de la ville et la vente des trésors culturels, pourraient améliorer la santé et la sécurité des habitants de Detroit.
Rhodes a admis que Detroit est pris dans un nœud d’arrangements financiers « complexes et confus » imposés par les banques durant les années précédentes Tout en notant que, en conséquence de ces arrangements et de la crise économique, le remboursement de la dette pourrait passer de 28 à 65 pour cent du budget annuel de la ville, Rhodes n’a jamais suggéré que les institutions de Wall Street puissent devoir payer pour le désastre qu’elles ont créées. Il a préféré insister sur l’idée que la seule source des difficultés financières de la ville tient aux « frais hérités », c’est à dire, les retraites et l’assurance-maladie des retraités.
Cette affirmation a été remise en question le mois dernier durant le procès de neuf jours qui portait sur la procédure de faillite relative au chapitre 9 du code des faillites [qui concerne spécifiquement les personnes publiques, ndt]. Des preuves ont été apportées montrant que l’ensemble de la présentation par Orr de la crise financière de la ville était exagérée et déformée afin de justifier le fait de mettre la ville en redressement et de réduire les retraites.
Un récent rapport du Think-tank Demos montrait que la cause principale de cette crise ne tenait pas aux retraites et à l’assurance-maladie mais aux modèles de financement prédateurs des banques, ainsi qu’à des années de réductions d’impôts pour les entreprises et de réductions des subventions de l’Etat.
Rhodes a ignoré ces preuves et accepté sans aucune critique la présentation politiquement orientée de la situation de la ville faite par Orr.
Sa décision n’est pas une œuvre d’objectivité. C’est une décision politique et de classe prise pour le compte de l’élite patronale et financière. Le juge a assemblé entre eux une série d’arguments spécieux pour déformer la réalité, contourner la loi, et arriver à des conclusions déterminées à l’avance.
Dans la droite ligne de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis en 2000 qui contredisait la Cour suprême de Floride et mettait fin au décompte des voix afin de confier la victoire à Bush, la décision de Rhodes affirme la suprématie du droit fédéral pour écarter purement et simplement toute la constitution de l’Etat du Michigan et sa garantie des retraites publiques.
Pour conclure à la possibilité pour la ville d’invoquer une procédure de faillite, le juge a écarté les arguments juridiques des retraités et d’autres personnes qui ont intenté des procès contre la décision de Orr et contre la loi antidémocratique du Michigan sur les liquidateurs judiciaires. Rhodes a refusé d’accorder une valeur juridique aux dispositions de la constitution qui interdisent clairement de « porter atteinte ou diminuer » les retraites des employés du secteur public, il a affirmé qu’il n’existe aucune interdiction de la sorte et que les tribunaux fédéraux peuvent valider une atteinte aux pensions des travailleurs.
Ce juge a également décidé que la loi de l’Etat fédéré sur les liquidateurs judiciaires, le Public Act 436, respecte la constitution alors que c’est pour l’essentiel la même loi que celle que les électeurs du Michigan on refusé d’adopter en décembre 2012.
Le juge s’est livré à des contorsions juridiques pour affirmer que la demande de procédure de faillite a été déposée « de bonne foi » alors même qu’il avait reconnu qu’Orr n’avait justement pas mené « de bonne foi » les négociations avec les groupes de retraités, les syndicats, et d’autres créanciers, ce qui fait partie des conditions pour l’application de la loi sur les faillites. Rhodes a décidé que toute nouvelle négociation serait « irréalisable » parce qu’il y aurait plus de 100 000 créanciers et que la ville n’a pas le temps et risque de ne pas pouvoir payer ses factures.
Dans la conclusion de ses remarques, Rhodes a fait un compte-rendu assez extraordinaire de ce qu’il appelle la « version composite » de l’argumentaire des opposants selon lequel cette demande avait été faite de mauvaise foi.
Rhodes a dit : « le dépôt de la demande par la ville était la conséquence d’une stratégie à long terme dont le but était de porter atteinte aux droits des retraités par le dépôt d’une demande de procédure de faillite par la ville. Sa genèse, d’après cette version, remonte à un article dans une revue juridique écrit par deux avocats du cabinet Jones Day. C’est important parce que Jones Day n’est pas simplement devenu l’avocat de la ville, c’est aussi le cabinet dans lequel le liquidateur judiciaire a été recruté. »
Cette « version », affirme-t-il, inclut l’idée que la ville n’aurait fait que le minimum nécessaire en tentant de négocier avec ses créanciers pour pouvoir ensuite affirmer devant la Cour qu’elle l’avait fait de bonne foi.
Stephen Rhodes
Rhodes a reconnu que non seulement les requérants, mais aussi « beaucoup de gens de Detroit croient à cette version ou du moins à de grandes parties de celle-ci. » Il a ajouté que la « Cour constate, dans certains cas, que les faits établis soutiennent l’idée que les requérants se font de la réalité qui a débouché sur cette demande de procédure de faillite. »
Malgré ces admissions, qui pointent vers une conspiration politique contre les habitants de Detroit, Rhodes a insisté sur l’idée qu’il « n’y a pas suffisamment de cas pour que cette Cour conclue que cette demande a été déposée de mauvaise foi. »
En somme, Rhodes a décidé que quelles que soient les fraudes commises pour aboutir à cette faillite, elle devrait quand même se poursuivre. Il a par conséquent ouvert en grand, sans doute intentionnellement, la porte aux autres villes pour qu’elles se déclarent en faillite et poursuivent leurs propres attaques contre les emplois et les droits sociaux de la classe ouvrière.
Cette décision souligne le fait que l’ensemble du système politique, de la Maison Blanche aux partis démocrate et républicain en passant par le Congrès et les tribunaux, est un instrument de l’aristocratie financière et mène une contre-révolution sociale contre la classe ouvrière.
L’élite patronale et financière est en mesure de continuer avec un mépris aussi affirmé pour les droits sociaux et démocratiques du fait de la lâcheté et de la complicité des syndicats. Comme cela a été clairement dit dans un recours la semaine dernière, les syndicats acceptent tout le cadre de cette faillite, ils demandent que la ville poursuive par des mesures encore plus agressives la vente des œuvres d’art du DIA (lire en anglais : The unions and the Detroit bankruptcy).
La mobilisation de la classe ouvrière contre cette attaque exige de révéler au grand jour toute cette opération criminelle et les intérêts financiers qui vont bénéficier du pillage des retraites et des biens publics. Pour cela, le Socialist Equality Party organise le 15 février une enquête ouvrière sur les attaques contre le DIA et sur la faillite de Detroit.
Pour plus d’informations sur l’enquête ouvrière, visitez le site detroitinquiry.org.
(Article original paru le 4 décembre 2013)
Sources: WSWS
Vue sur : http://www.blogapares.com/etats-unis-la-decision-sur-la-faillite-de-detroit-ouvre-la-voie-une-attaque-nationale-contre-les-retraites/
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