Le monde aurait grand besoin d’un nouvel ordre mondial...
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Le monde aurait grand besoin d’un nouvel ordre mondial...
Le monde aurait grand besoin d’un nouvel ordre mondial...
Henry Kissinger a été Conseiller à la Sécurité Nationale et Secrétaire d’État
sous les administrations des présidents Richard Nixon (1968) et Gerald Ford.
C’est lui qui a introduit la « realpolitik » aux États-Unis,
une stratégie favorisant le pragmatisme diplomatique à l’idéologie...
~ La realpolitik de Kissinger (Xerbias, Réflexion en Cours) ~
~ The world in flames (The Sunday Times) ~
~ Histoire des guerres et des negotiations qui précéderent le Traité de Westphalie (pdf, Gallica) ~
~ Les racines de l'impérialisme américain (Claude FOHLEN, professeur émérite Université Paris Sorbonne) ~
~ Arms or Diplomacy: U.S. Foreign Policy Planners Divided over Ukraine Strategy (Steven MacMillan, New Estearn Outllok) ~
~ La crise ukrainienne découle directement des agissements de l'Occident... (Foreign Affairs via FYI) ~
~ 11 Septembre 1973, le Chili bascule... (Stéphane Bordeleau et Jean-Philippe Cipriani, Radio Canada) ~
Henry Kissinger a été Conseiller à la Sécurité Nationale et Secrétaire d’État
sous les administrations des présidents Richard Nixon (1968) et Gerald Ford.
C’est lui qui a introduit la « realpolitik » aux États-Unis,
une stratégie favorisant le pragmatisme diplomatique à l’idéologie...
~ La realpolitik de Kissinger (Xerbias, Réflexion en Cours) ~
Kissinger a été à l’oeuvre durant la Guerre Froide et a notamment négocié l’Accord de Paix de Paris, mettant fin à l’implication américaine dans la Guerre du Vietnam, ce qui lui vallu le Prix Nobel de la Paix en 1973. Né en Allemagne en 1923, il a fui la persécution Nazi en 1938 en immigrant aux États-Unis avec sa famille. Il a été conscrit dans l’armée en 1943 et sa capacité à parler l’Allemand fut fort utile durant la seconde guerre mondiale, ce qui lui permi de mériter une Étoile de Bronze. Il obtint son doctorat en sciences politiques à Harvard en 1954. L’idée centrale du dernier livre de Kissinger, World Order, est que le monde aurait grand besoin d’un nouvel ordre mondial, à défaut de quoi le chaos géopolitique menace de s’installer. Les bénéfices d’un tel ordre sont la promotion du libre-échange, un système financial international stable, un mécanisme de résolution pacifique des litiges internationaux et des règles limitant l’ampleur des guerres lorsqu’elles surviennent.
Henry Kissinger a écrit:
« Dans une ère de terrorisme suicidaire et de prolifération d’armes de destruction massive, la dérive vers des confrontation sectariennes entres régions doit être considérée comme une menace à la stabilité mondiale nécessitant un effort de coopération de toutes les puissances responsables, sous la forme d’une définition acceptable d’un ordre au moins régional. Si un tel ordre ne peut être établi, de vastes régions risquent de s’ouvrir à l’anarchie et à des formes d’extrémisme qui vont se répandre organiquement vers d’autres régions. »
Selon lui, aucun ordre mondial global n’a jamais vraiment existé, mais ce qui s’en est le plus rapproché est le Traité de Westphalie, qui concerna une vingtaine de nations d’Europe de l’Ouest il y a environ 4 siècles. Lourdement éprouvés par la Guerre de 30 ans de 1618-48 et ses centaines de milliers de morts, les pays Européens ont alors décidé de conclure un pacte qui mettrait fin aux hostilités et maintiendrait la paix à long terme. Cet arrangement reconnaissait qu’il était impossible pour tous ces pays de s’entendre sur une idéologie ou des valeurs communes. Il leur fallait plutôt user de pragmatisme pour en arriver à un accord légitime visant un équilibre des pouvoirs. On pourrait résumer les termes de cet accord en cinq principes :
• Respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté ;
• Non-agression mutuelle ;
• Non-interférence mutuelle dans les affaires des autres ;
• Égalité entre les pays ;
• Co-existence pacifique en respect de la structure politique, des valeurs et de la religion de chacun des pays.
• Respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté ;
• Non-agression mutuelle ;
• Non-interférence mutuelle dans les affaires des autres ;
• Égalité entre les pays ;
• Co-existence pacifique en respect de la structure politique, des valeurs et de la religion de chacun des pays.
~ Histoire des guerres et des negotiations qui précéderent le Traité de Westphalie (pdf, Gallica) ~
Ce traité ne permettait pas l’existence d’une autorité supranationale qui imposerait sa loi dans un pays pour des raisons idéologiques, géo-stratégiques, économiques ou encore religieuses (pensez à l’Union Européenne comme exemple d’une telle entité). Le concept d’équilibre des pouvoirs est au coeur de cet accord. Ce concept implique que la sécurité nationale est mieux assurée quand la capacité militaire est distribuée de manière à ce qu’aucun pays ne puisse dominer tous les autres. Un exemple d’application de ce concept fut certainement l’Angleterre du 16e siècle, qui a agit de manière à préserver l’équilibre des forces entre l’Espagne et la France, de façon à ce qu’aucune des deux puissances ne puissent conquérir le continent en entier.
Les États-Unis ont changé la donne… Les premières incursions américaines en politique étrangère furent une alliance avec la France, une guerre contre l’Angleterre en 1812, puis la fameuse « Doctrine Monroe » formalisée en 1850, dont l’objectif était d’empêcher les puissances de « l’ancien monde » (surtout l’Espagne) de conquérir les nouvelles nations indépendentes d’Amérique Latine. Theodore Roosevelt y ajouta son corolaire en vertu duquel les États-Unis allaient jouer un rôle actif pour préserver la paix dans la région, incluant l’interventionnisme dans les affaires domestiques de ces pays, ce qui constitua l’une des premières phases de l’impérialisme américain. Il croyait que la neutralité et l’isolationnisme n’étaient pas une bonne stratégie pour préserver la paix mondiale. Kissinger affirme que Theodore Roosevelt serait pratiquement le premier et le dernier président américain à avoir appliqué les principes sous-jacents au Traité de Westphalie dans les relations diplomatiques.
Les États-Unis ont changé la donne… Les premières incursions américaines en politique étrangère furent une alliance avec la France, une guerre contre l’Angleterre en 1812, puis la fameuse « Doctrine Monroe » formalisée en 1850, dont l’objectif était d’empêcher les puissances de « l’ancien monde » (surtout l’Espagne) de conquérir les nouvelles nations indépendentes d’Amérique Latine. Theodore Roosevelt y ajouta son corolaire en vertu duquel les États-Unis allaient jouer un rôle actif pour préserver la paix dans la région, incluant l’interventionnisme dans les affaires domestiques de ces pays, ce qui constitua l’une des premières phases de l’impérialisme américain. Il croyait que la neutralité et l’isolationnisme n’étaient pas une bonne stratégie pour préserver la paix mondiale. Kissinger affirme que Theodore Roosevelt serait pratiquement le premier et le dernier président américain à avoir appliqué les principes sous-jacents au Traité de Westphalie dans les relations diplomatiques.
Claude Fohlen a écrit:
(...) L'expansion se précipite en 1901, avant l'arrivée à la présidence de Theodore Roosevelt, suite à l'assassinat de McKinley. Cette arrivée a une double signification : d'une part, elle renforce la prépondérance des républicains, favorables à l'expansion, par opposition aux démocrates très réticents (Cleveland); d'autre part, la personnalité de Roosevelt, acquis aux idées de Mahan, s'impose comme le premier président marquant depuis Lincoln. Ayant participé à la conquête de Cuba à la tête de Rough Riders, il engage les États-Unis dans l'action directe, en Amérique et dans le monde. (...) Cette position traduit la mission des États-Unis et justifie toutes leurs interventions, à commencer par celle de la République dominicaine en 1905, suivie de nombre d'autres, y compris des États voyous. La grande nouveauté est l'intervention directe de Roosevelt dans la diplomatie internationale :
• 1905 : médiateur dans le conflit entre le Japon et la Russie, traité de Portsmouth (NH)
• 1906 : conférence d'Algéciras pour régler le conflit entre la France et l'Allemagne sur le Maroc. Roosevelt envoie deux délégués dans cette affaire où les intérêts américains ne sont pas directement en cause.
Les États-Unis soutiennent la position de la France, qui obtient le protectorat en échange de concessions à l'Allemagne. Le rôle des États-Unis est donc essentiel dans le règlement de la question marocaine au profit de la France. La Décennie 1895-1905 a dessiné le futur profil d'impérialisme américain. Une ère nouvelle s'ouvre, qui annonce la présence active des États-Unis dans la politique internationale. L'impérialisme américain plonge donc ses racines dans un passé, qui remonte pratiquement aux origines du pays. Par sa nature, il est dynamique, confronté à une population en croissance continue, à un vaste territoire presque vide et à un développement économique très rapide.
Les fondements de cet impérialisme sont déjà en place au début du XXème siècle, avec des bases navales qui n'ont pratiquement pas changé, l'hégémonie sur l'hémisphère occidental, des interventions à la fois en Europe et en Extrême-Orient et une politique commerciale agressive (porte ouverte en Chine). (...)
Un exemple de cette application fut le Traité de Portsmouth, négocié par Roosevelt en 1905 pour mettre fin au conflit russo-japonais. Plutôt que de favoriser son semblable idéologique (qui était à l’époque la Russie) et d’infliger des pertes au Japon, il a plutôt cherché l’équilibre entre ces deux puissances, en s’assurant de limiter l’expansion du Japon tout en prévenant l’effondrement de la Russie. Ces deux puissances allaient conséquemment se modérer l’une et l’autre, préservant la paix. Cette médiation lui vallut d’ailleurs le Prix Nobel de la Paix. Plus tard, lorsque le Japon commença à se faire plus menaçant, plutôt que d’adopter une stratégie agressive envers ce pays, Roosevelt a plutôt choisi d’organiser une croisière mondiale de la marine militaire américaine constituée d’une flotte de 16 navires de guerre peints en blanc en signe de paix (« The Great White Fleet »). Cela allait rappeler aux Japonais de manière pacifique que les États-Unis avaient les moyens de leurs ambitions en ce qui concernait leur volonté à préserver l’équilibre des pouvoirs mondiaux; dans l’esprit du proverbe préféré de Roosevelt: “speak softly and carry a big stick”. (Parler calmement tout en adoptant la politique du bâton).
Les choses changèrent sous Woodrow Wilson, qui proclama que les États-Unis devaient en quelque sorte répandre la liberté et la démocratie avant tout. Cette théorie veut que si un pays est démocratique, il risque moins de devenir un agresseur et de sombrer dans une guerre totale. Cette perspective fut motivée par le début de la première guerre mondiale, laquelle résultait d’un dérapage de relations diplomatiques et d’alliances. Wilson promulga donc une nouvelle vision de l’ordre mondial rejetant les principes de Westphalie, laquelle allait demeurer l’épine dorsale de la politique étrangère américaine jusqu’à nos jours. La vision américaine de l’ordre mondial implique que les principes et valeurs américaines (liberté et démocratie) sont applicables au monde entier de manière universelle, sans compromis et surtout sans égard à l’équilibre des pouvoirs. Pourtant, comme l’indique Kissinger, les pays qui sont entrés en guerre en 1914 avaient toutes des institutions démocratiques ayant plus ou moins d’influence, même l’Allemagne dont le parlement était élu par suffrage universel.
Néanmoins, le Traité de Versailles et la Ligue des Nations, deux résultats de la vision wilsonnienne de l’ordre mondial, allait s’avérer d’énormes échecs. La Ligue des Nations par exemple, fut fondée sur des principes moraux plutôt que sur l’équilibre des puissances, une bien fragile fondation… Cette entité allait s’avérer complètement impuissante face au démembrement de la Tchécoslovaquie, à l’attaque italienne en Éthiopie, à la dérogation au Traité de Locarno par l’Allemagne et à l’invasion japonaise de la Chine. Selon Kissinger, l’OTAN arbore aujourd’hui les mêmes faiblesses. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, en quête de cette nouvelle vision « idéaliste » de l’ordre mondial, les États-Unis ont participé à cinq guerres auxquelles le public a graduellement tourné le dos, au point où lors de trois d’entre elles, les États-Unis ont dû se résoudre à un retrait inconditionnel et unilatéral. Kissinger insinue que ces échecs montrent l’impossibilité d’imposer le système occidental à ces nations par la force.
Les choses changèrent sous Woodrow Wilson, qui proclama que les États-Unis devaient en quelque sorte répandre la liberté et la démocratie avant tout. Cette théorie veut que si un pays est démocratique, il risque moins de devenir un agresseur et de sombrer dans une guerre totale. Cette perspective fut motivée par le début de la première guerre mondiale, laquelle résultait d’un dérapage de relations diplomatiques et d’alliances. Wilson promulga donc une nouvelle vision de l’ordre mondial rejetant les principes de Westphalie, laquelle allait demeurer l’épine dorsale de la politique étrangère américaine jusqu’à nos jours. La vision américaine de l’ordre mondial implique que les principes et valeurs américaines (liberté et démocratie) sont applicables au monde entier de manière universelle, sans compromis et surtout sans égard à l’équilibre des pouvoirs. Pourtant, comme l’indique Kissinger, les pays qui sont entrés en guerre en 1914 avaient toutes des institutions démocratiques ayant plus ou moins d’influence, même l’Allemagne dont le parlement était élu par suffrage universel.
Néanmoins, le Traité de Versailles et la Ligue des Nations, deux résultats de la vision wilsonnienne de l’ordre mondial, allait s’avérer d’énormes échecs. La Ligue des Nations par exemple, fut fondée sur des principes moraux plutôt que sur l’équilibre des puissances, une bien fragile fondation… Cette entité allait s’avérer complètement impuissante face au démembrement de la Tchécoslovaquie, à l’attaque italienne en Éthiopie, à la dérogation au Traité de Locarno par l’Allemagne et à l’invasion japonaise de la Chine. Selon Kissinger, l’OTAN arbore aujourd’hui les mêmes faiblesses. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, en quête de cette nouvelle vision « idéaliste » de l’ordre mondial, les États-Unis ont participé à cinq guerres auxquelles le public a graduellement tourné le dos, au point où lors de trois d’entre elles, les États-Unis ont dû se résoudre à un retrait inconditionnel et unilatéral. Kissinger insinue que ces échecs montrent l’impossibilité d’imposer le système occidental à ces nations par la force.
~ Arms or Diplomacy: U.S. Foreign Policy Planners Divided over Ukraine Strategy (Steven MacMillan, New Estearn Outllok) ~
John Mearsheimer a écrit:
« Washington n'aime peut-être pas la position de Moscou, mais devrait comprendre la logique qui se trouve derrière elle. C'est l'alpha et l'oméga de la géopolitique : les grandes puissances sont toujours sensibles aux menaces potentielles à proximité de leur territoire national. Après tout, les Etats-Unis ne tolèrent pas que des puissances éloignées déploient des forces militaires où que ce soit dans l'hémisphère nord, et encore moins à proximité de leurs frontières. Imaginez l'indignation à Washington si la Chine construisait une alliance militaire impressionnante et essayait d'y inclure le Canada et le Mexique. »
Pessimiste quant à l’avenir… Kissinger est inquiet concernant le futur de l’ordre mondial. D’un côté, la Chine rejète le rôle qui lui a été attribué par un système international auquel elle n’accorde pas de légitimité. De l’autre, les États-Unis sont affaiblis et sont réticents à assurer l’équilibre des puissances de manière à ce que les forces géopolitiques ne dérapent pas. Il craint que ce « power vaccum » ne mène au chaos. La solution qui lui apparaît évidente serait un retour aux principes du Traité de Westphalie, qui a assuré la paix en Europe pendant si longtemps, même si cela implique de tolérer des régimes que nous n’approuvons pas. Selon Kissinger, les menaces contemporaires à l’ordre mondial sont les groupes non-étatiques (comme ISIS ou Al Quaida par exemple) et les cyber-attaques. Ces deux types de menaces changent radicalement la manière avec laquelle les relations diplomatiques doivent être gérées et l’ordre mondial maintenu.
Les libertariens ont des opinions partagées quant à la politique étrangère approriée, et particulièrement en ce qui concerne les États-Unis, que certains considèrent comme la « police du monde ». Certains préconisent un interventionnisme militaire restreint, alors que d’autres, comme Ron Paul, sont en faveur d’un non-interventionnisme total. Il est possible de concilier cette dernière vision avec les principes de Westphalie préconisés par Kissinger, à l’exception du fait que Ron Paul refuserait même de conclure un tel traité, voire même de maintenir un coûteux réseau d’ambassades et de consulats à l’aide desquels la diplomatie est conduite. Ron Paul rappelle que les Pères Fondateurs tels que Washington et Jefferson favorisaient une politique étrangère prescrivant aux États-Unis de se tenir hors des affaires internes des autres nations ainsi que des alliances stratégiques contraignantes. Il rappelle aussi que c’est le Congrès qui a le pouvoir de déclarer une guerre, pas le Président.
Selon Ron Paul, des pays comme la Corée du Sud, le Japon et plusieurs pays européens sont suffisamment riches et développés pour se défendre eux-mêmes. Ils n’ont pas besoin de présence américain en leur sol, laquelle incite ces pays à ne pas prendre leur défense en main et à se fier sur les contribuables américains. Quant à la menace terroriste en provenance des pays Islamiques, ces attaques ont tué beaucoup moins d’Américains que les réactions allergiques aux arachides ces 10 dernières années…et les 10 précédentes aussi. Cette menace est donc fortement exagérée. Il faut aussi se souvenir que, curieusement, Kissinger a soutenu les interventions militaires en Irak. En quoi cela était-il en ligne avec les principes de Westphalie? Kissinger a bien du mal à l’expliquer… Et que dire du rôle joué par les États-Unis et Kissinger lors du coup d’État au Chili en 1973 ? Il semble qu’à ce moment, la victoire idéologique était plus importante que le principe de non-interférence.
Les libertariens ont des opinions partagées quant à la politique étrangère approriée, et particulièrement en ce qui concerne les États-Unis, que certains considèrent comme la « police du monde ». Certains préconisent un interventionnisme militaire restreint, alors que d’autres, comme Ron Paul, sont en faveur d’un non-interventionnisme total. Il est possible de concilier cette dernière vision avec les principes de Westphalie préconisés par Kissinger, à l’exception du fait que Ron Paul refuserait même de conclure un tel traité, voire même de maintenir un coûteux réseau d’ambassades et de consulats à l’aide desquels la diplomatie est conduite. Ron Paul rappelle que les Pères Fondateurs tels que Washington et Jefferson favorisaient une politique étrangère prescrivant aux États-Unis de se tenir hors des affaires internes des autres nations ainsi que des alliances stratégiques contraignantes. Il rappelle aussi que c’est le Congrès qui a le pouvoir de déclarer une guerre, pas le Président.
Selon Ron Paul, des pays comme la Corée du Sud, le Japon et plusieurs pays européens sont suffisamment riches et développés pour se défendre eux-mêmes. Ils n’ont pas besoin de présence américain en leur sol, laquelle incite ces pays à ne pas prendre leur défense en main et à se fier sur les contribuables américains. Quant à la menace terroriste en provenance des pays Islamiques, ces attaques ont tué beaucoup moins d’Américains que les réactions allergiques aux arachides ces 10 dernières années…et les 10 précédentes aussi. Cette menace est donc fortement exagérée. Il faut aussi se souvenir que, curieusement, Kissinger a soutenu les interventions militaires en Irak. En quoi cela était-il en ligne avec les principes de Westphalie? Kissinger a bien du mal à l’expliquer… Et que dire du rôle joué par les États-Unis et Kissinger lors du coup d’État au Chili en 1973 ? Il semble qu’à ce moment, la victoire idéologique était plus importante que le principe de non-interférence.
~ 11 Septembre 1973, le Chili bascule... (Stéphane Bordeleau et Jean-Philippe Cipriani, Radio Canada) ~
Personnellement, je préconise une politique étrangère neutre et non-interventionniste et une force militaire centrée sur la défense des frontières. Pas d’ONU, pas d’OTAN, pas d’ambassades ni de consulats, pas de bases en sol étranger, pas de sanctions économiques, pas de douanes. Notez que la dernière édition du magazine Reason comporte une section spéciale de cinq articles sur le sujet de l’interventionnisme militaire américain du point de vue libertarien, incluant des entrevues avec Ron et Rand Paul.
Le Minarchiste
Source de l'article : L’ordre mondial d’Henry Kissinger (Le Blog du Minarchiste)Le Minarchiste
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