Olivier Delamarche - 12 Fevrier 2013

On savait que la politique accommodante de la Banque centrale américaine ne faisait pas consensus
au sein de son comité directeur. Les déclarations de l'un de ses membres, hier, peuvent laisser penser qu'un arrêt plus rapide
que prévu devient de plus en plus plausible. « J'ai tendance à penser qu'il serait possible de cesser notre politique accommodante »,
a indiqué hier le président de la Réserve fédérale de Chicago, Charles Evans, lors d'une interview à CNBC.

« Cela pourrait arriver avant que le chômage repasse sous la barre de 7 %.
Ca pourrait prendre six mois ou une année entière, ça pourrait même être plus long. »

Une déclaration qui n'engage que lui, mais qui devrait suffire à inquiéter les marchés : en décembre, la banque centrale avait fait savoir
qu'elle maintiendrait des taux d'intérêt proches de zéro tant que le chômage resterait supérieur à 6,5 %. Le rachat de quelque 85 milliards
de dollars de bons du Trésor et d'obligations hypothécaires tous les mois devait perdurer, lui, tant que la situation économique
ne s'améliorerait pas « de manière substantielle ». Or, le chômage se situe à 7,8 % aujourd'hui. Selon Charles Evans,
il faudrait attendre jusqu'à la mi-2015 pour revenir sous le seuil fatidique de 6,5 %.

Pour beaucoup d'investisseurs, cette échéance n'est guère réaliste. Ils sont de plus en plus nombreux à estimer
que cette politique n'est plus soutenable à moyen terme. Depuis la fin janvier, la banque centrale a franchi
le seuil symbolique de 3.000 milliards de dollars d'actifs.

(...)

Politique monétaire : nouveaux signes de dissension au sein de la Fed
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